Même celles et ceux qui s’estiment expert-e-s des achats en ligne ne sont pas à l’abri du fléau qui sévit sur la toile depuis plusieurs années : y fleurit une myriade d'e-shops aux prix souvent attractifs et à la marchandise en dessous de toute espérance.
Voici les enseignements à garder en tête pour s'en prémunir.
E-shops frauduleux : des pièces illusoires
Problèmes de tailles, de couleurs, de matières ou encore de coupes, les vêtements reçus tiennent moins de la bonne affaire que du chiffon à jeter. Encore faut-il, d'ailleurs, que la livraison soit bien assurée. En effet, certain-e-s client-e-s attendent des mois avant de réceptionner leurs commandes quand d'autres ne la reçoivent jamais. Des consomateur-rice-s ont même vu leurs données bancaires piratées à l'issue de leur session shopping.
Sans compter la politique de retour ou de remboursement forcément inexistante de ces sites frauduleux.
Des influenceurs véreux
De nombreux e-shops font appel à des "influenceur-euse-s" à l'éthique douteuse pour doper leurs ventes et pousser la clientèle à la consommation. Ces usurpateur-rice-s qui d'année en année se voient traqué-e-s et dénoncé-e-s par quelques justicier-ère-s 2.0 se glissent sur les réseaux sociaux, n'hésitant pas à s'afficher affublé-e-s de tenues attrayantes et parfaitement coupées. C'est en réalité un leurre, puisque les pièces portées dans leurs publications n'ont rien à voir avec celles que recevront finalement les client-e-s. La déconvenue reste la même et les vêtements, importables.
Après qu'une ribambelle d'influenceur-euse-s ont été accusés-e-s de fraude ou encore de faire la promotion de produits dangereux sur les réseaux sociaux, en France, une loi encadrant "l'influence commerciale" a été adoptée par le Sénat en 2023.
Des vêtements dangereux pour la santé
C'est un aspect de l'industrie textile que ses amateur-rice-s avaient cru relégué aux débuts de l'ère industrielle, mais que l'ultra fast fashion semble avoir ressuscité. Il est question de la mauvaise qualité des pièces qui, à cause des produits chimiques qu'elles contiennent, deviennent dangereuses pour la santé de celles et ceux qui les portent.
À noter notamment l'utilisation de matériaux contenants des perturbateurs endocriniens qui pourraient déclencher des cas de diabète de type 2, d’endométriose, de faible poids à la naissance, de faible taux de testostérone, de cancer du sein et de l’utérus ou encore de trouble du déficit de l'attention avec/sans hyperactivité (TDAH).
Les e-shops à éviter
- Wish
Plus de 235 plaintes ont été enregistrées à l’encontre de ce site au cours des dernières années. Le site 60 millions de consommateurs a même alerté, en 2018, ses usager-ère-s sur les pratiques pas toujours honnêtes et à la limite de la légalité du site.
Problèmes de livraison, de facture, mais aussi de qualité des vêtements : bon nombre de points semblent à déplorer.
- Shein
Depuis janvier 2022, le géant chinois Shein se voit accuser par plusieurs organisations de produire des vêtements dans des matières jugées cancérigènes, comme a pu le dénoncer Greenpeace, notamment en ce qui concerne les vêtements pour enfants.
En janvier 2023, les bijoux Shein sont épinglés par Rappel Conso, car les métaux lourds utilisés par la marque seraient, eux aussi, cancérigènes.
Enfin, en avril 2023, un rapport américain accuse Shein de profiter du travail forcé des Ouïghours de Chine.
- FashionMia
Principal problème avec ce site : les tailles qui ne respectent en rien les standards en vigueur. "Alors que j'avais commandé une pièce en XL, ce que j'ai reçu pouvait à peine convenir à un enfant de 10 ans", commente une cliente sur le comparateur Jabber. Sur le site Trustpilot, les notes et les commentaires en ce sens sont légion et les consommateur-rice-s crient à l'escroquerie.
"Un an et demi plus tard, je n'ai toujours pas reçu ma commande !!! Et je n'ai pas été remboursée. À FUIR !", écrit une internaute sur le second site web.
- SammyDress
L'association de consommateurs Better Business Bureau n'a pas certifié ce site basé en Chine et lui attribue même la note de D- (sur une échelle qui va jusqu’au A+). L'observateur a d'ailleurs lancé une procédure contre l’entreprise après qu’une injonction envoyée par courrier lui a été retournée pour "fausse adresse".
- Rosegal
Sur Reddit, les consommateurs parlent principalement de pièces mal taillées et de qualité médiocre, qualifiant le site de "grosse arnaque". "Je ne donnerais pas ces vêtements à l’Armée du Salut. Ils ne remplissent même pas leur fonction première d’habillement", commente un membre du site.
- DressLily
Parmi les quelque 2 000 avis négatifs donnés sur le site, les mots-clés suivants sont à relever : "ordure", "arnaque", "moche" ou encore "voleurs."
- Zaful
Le concernant, l'une des questions les plus posées à son sujet sur les moteurs de recherches est "Est-ce que Zaful est fiable ?" En raison de la mauvaise qualité des vêtements et le refus de l’entreprise de réparer les préjudices subis par ses consommateur-rice-s, le site est ciblé par de nombreux commentaires défavorables.
- AliExpress
Cette liste n'aurait pu être complète sans évoquer le cas d'AliExpress. Les problèmes récurrents évoqués par les usagers sont les grandes variations de taille, l'apparence des produits une fois réceptionnés, mais aussi les livraisons incomplètes ou non achevées. Il reste donc préférable de s'en méfier.