Peu importe les tendances, le jean reste une pièce incontournable du vestiaire féminin. Version flare, large, skinny ou évasée : il s'accorde avec un nombre incalculable de tenues, ce qui se révèle être assez pratique les matins de panne d'inspiration mode.
Plus qu'une panne, c'est une mise à pied qu'a subi le jean slim ces dernières années. Boudé par la Génération Z qui ne jure que par l'esthétique rétro du baggy des années 90, il faut surtout rappeler que l'inconfort du skinny jeans en a traumatisé plus d'un-e. Résultat ? Dès lors que l'idée de s'en extirper s'est présentée, beaucoup n'y sont pas retourné-e-s.
Mais le vent a tourné et le cycle de la mode prouve qu'il est impossible d'enterrer définitivement ce denim collé-serré.
Une pièce fondamentalement rock'n'roll
Rendu désirable par les groupes anglais des 70's, le slim est indéniablement lié à l'histoire du rock britannique. Considéré comme punk, ce pantalon qui moule la jambe avait alors de quoi choquer les plus conservateur-rice-s.
En bref, il contraste et marque un tournant dans l'histoire de la mode, particulièrement dans le vestiaire masculin, grâce à l'impulsion des Beatles ou encore des Rolling Stones qui en ont fait un incontournable.
Il faudra néanmoins attendre les années 2000 pour le voir s’imposer dans les garde-robes populaires et dépasser les frontières de Camden. Remis au goût du jour par des figures de la mode comme Kate Moss, il met fin à l'allure hip-hop du baggy taille basse porté dans les nineties.
Quand la mode l'adopte
Plus que la rue, c'est avant tout le monde de la mode que le slim parvient à séduire. Sur les catwalks, Hedi Slimane (à l'époque directeur artistique de Dior homme) renouvelle la silhouette masculine en introduisant le slim dans ses collections. La "silhouette Slim-ane", caractérisée entre autres par un pantalon extrêmement étroit, est née. La fashion sphère applaudit et l'allure androgyne s'infiltre dans les pages des magazines.
À tel point que le créateur Karl Lagerfeld lui-même a déclaré avoir perdu une quinzaine de kilos pour pouvoir lui aussi porter l'un de ces pantalons cintrés. Une anecdote aux allures de légende urbaine qui participe à la renommée du modèle.
Au même moment, de nouvelles marques font leur apparition et propulsent le pantalon resserré au rang de tendance à grande échelle. Des griffes pionnières, à l'instar de l'enseigne suédoise Cheap Monday, s'installent en France. De grands noms du denim leur emboîtent le pas comme les traditionnels Levi's, Diesel ou Lee, sans oublier des labels comme JBrand ou Mother qui imaginent également des classiques du genre.
Légèrement passé de mode à la fin des années 2010, le slim perd toute crédibilité à l'arrivée de la pandémie du Covid-19. Une question se pose alors : pourquoi s'infliger le port d'un jean si étriqué en plein confinement ? Le jogging et les pantalons palazzo en tous genres le mettent enfin au placard.
Quatre ans plus tard, le slim revient sur les podiums. Chez Isabel Marant, il est décliné dans des tons doux et se marie à des vestes en daim western pour l'automne-hiver 2024-2025, tandis qu'il conserve son allure rock sur le podium de Balmain pour la saison printemps-été 2025.
Côté prêt-à-porte, si certaines marques continuent de vénérer les corps minces en limitant encore leurs jeans à la taille 36-38, d'autres enseignes telles que Grain de Malice, H&M, Mother ou Ralph Lauren offrent un large panel de tailles. Preuve que le slim peut s'adapter à toutes les morphologies.
Comment le porter ?
Rien de plus simple. Le jean slim ou skinny s'accommode de toutes les occasions. Tout est une question de matière et de couleur : si vous optez pour un modèle classique noir ou en denim brut, il est convenable de le twister avec un bomber matelassé et un pull à manches longues pour un look cool et chic à la fois.
Pour un style plus décalé, des boots façon santiags de préférence à imprimé animal flatteront le pantalon fuselé.