Paris mène à tous les paris. Repérée, à 12 ans, dans le métro parisien, Lara Stone supplie ses parents de la laisser tenter sa chance, son diplôme de fin de scolarité en poche. Mais pour cette jeune fille d'origine anglo-néerlandaise, arpenter la Ville lumière ne fut pas toujours une expérience très éclairante. Vivre en coloc avec dix autres filles ne comporte pas que des avantages... Et puis Lara était sans doute trop en avance sur son temps, avec ses dents du bonheur, sa silhouette de fille... normale. Sans oublier une personnalité exubérante, parfois brute de décoffrage, qui ne s'embarrasse pas de filtre pour évoquer ses années d'apprentissage et certains penchants très rock-and-roll apparemment domptés.
Mais bien qu'elle possédât quelque chose en plus, la célébrité et la fortune qui va en principe avec se faisaient désirer... jusqu'à ce que l'agence IMG Models Paris prenne les choses en mains. Et de quelle façon : les défilés ne se sont plus défilés, les marques l'ont remarquée, les magazines de mode (« Self Service », « W » et « I-D ») l'ont emmagasinée et les photographes (Inez Van Lamsweerde & Vinoodh Matadan, Craig McDean, Terry Richardson...) l'ont révélée. Depuis l'automne 2013, Lara a décroché l'accès à la « dream team » des égéries de L'Oréal Paris et sera, à ce titre, un des vertiges du Festival de Cannes.
Dire que cette beauté absolue évoque Bardot est faire preuve de paresse et d'un certain manque d'imagination (les deux vont d'ailleurs généralement assez bien ensemble). Lara Stone eh non, ce n'est pas un pseudonyme ressemble à Lara Stone. Une blonde bien dans sa peau (d'ivoire pâle) qui assume d'être en formes et de posséder ce qu'on appelle une poitrine, un attribut longtemps considéré comme anti-fashion aux yeux de certains dictateurs du « milieu ». Mais un jour Karl Lagerfeld a mis ses points sur les i : « Lara a remis les courbes à la mode ! » Il aurait pu ajouter : sur des podiums plutôt habitués aux lignes droites à la sensualité peu visible. Autre référence, le photographe Mario Testino a applaudi et confirmé : « Cette fille est l'incarnation de la beauté actuelle. La mode a eu son passage anorexique, maintenant nous avons Lara. »
À 31 ans, star d'IMG, Lara Stone figurait dans le top 10 des mannequins les mieux payées au monde, avec un revenu annuel estimé à trois millions d'euros. Elle préfère en rire et évoquer un trésor inestimable : son fils , Alfred, qu'elle a eu avec le scénariste et acteur comique britannique David Walliams. Rencontre à Paris, dans un grand appartement de la rive gauche où, sous les lambris, Lara pose. Poétique, charnelle, innocemment vénéneuse.
Marie Claire : Qu'est-ce qui a changé pour vous, depuis que vous êtes devenue une célébrité ?
Lara Stone : Je ne me considère pas du tout comme une célébrité. Je suis juste une fille très chanceuse de faire un job qu'elle adore. Cela dit, je dois reconnaître que ça n'est pas aussi simple. L'intrusion de la presse people dans ma vie privée est quelque chose de très pénible, car je suis quelqu'un d'un naturel très pudique et secret. J'aimerais mener ma vie d'une façon normale, sans avoir à me préoccuper de tout ce qui vient se greffer autour. Et c'est parfois difficile.
A quel moment avez-vous réalisé que votre carrière prenait vraiment son envol ?
Je ne dirais pas qu'il y a eu un moment en particulier, mais plusieurs. Je ne peux pas tous les citer, mais ma première campagne pour Calvin Klein et celle pour L'Oréal Paris restent des évènements extrêmement forts. Ce sont des marques si iconiques !
Votre carrière est-elle davantage due à l'ambition ou au jeu des circonstances ?
Je ne suis pas quelqu'un de très ambitieux, dans le sens où on l'entend parfois, négativement. Je dirais que ce qui m'arrive est surtout dû aux circonstances. Mais celles-ci, bien sûr, ne suffisent pas. Il faut ensuite savoir qu'en faire. Un minimum d'ambition s'impose alors...
Enfant, qu'évoquait pour vous le monde de la beauté et du luxe ?
Rien du tout. J'ai grandi sans même savoir que le magazine « Vogue » existait. Je ne pouvais pas être plus éloignée du monde de la mode et de la beauté ! (Rires.)
Si vous aviez à choisir entre la peau, les cheveux et la silhouette,quelle serait votre priorité beauté ?
Vous savez, la chose la plus importante à mes yeux est de paraître chaque jour en bonne santé. Ce qui signifie entretenir, à armes égales, la peau, les cheveux et la silhouette. L'un ne va pas sans les autres.
Quelle est votre définition d'une femme qui réussit ?
Une femme qui a confiance en elle. Une femme forte et solidaire vis-à-vis de son sexe.
Quelles sont vos priorités dans l'existence ?
Ma famille. Ma famille. Ma famille !
Votre père est britannique, votre mère est néerlandaise. De quelle origine vous sentez-vous la plus proche ?
Bien que je vive à Londres, je me sens très hollandaise. Peut-être plus qu'anglaise.
Quels sont vos plus grands plaisirs, dans la vie ?
Etre auprès de mon fils, Alfred, et de mon chien, Bert. Le bonheur absolu ! Je ne suis pas trop une « party girl » : rien ne peut me rendre plus heureuse qu'être à la maison avec ma famille et mes meilleurs amis. Bref, tous ceux qui me connaissent le mieux. Mon « home » londonien est l'endroit où je me sens le plus moi-même et où je suis totalement en harmonie. Rien ne peut être plus parfait !
Quelles sont les grandes valeurs que vos parents vous ont inculquées ?
D'être, en toutes circonstances, polie et aimable envers les autres. J'espère l'être, n'est-ce pas ?
Qu'est ce qui vous manque le plus, aujourd'hui ?
Avoir assez de temps pour me reposer et dormir ! Je peux y aller ? (Rires.)