Fatigue constante, maux de tête au réveil, ronflements, et si ces symptômes étaient liés à une pathologie cachée ?

L’apnée du sommeil peut avoir des répercussions importantes sur votre quotidien, et surtout sur votre santé, il est donc important de savoir quand aller consulter. 

La Docteure Pascale Ogrizek est médecin du sommeil, elle nous éclaire sur les signes qui peuvent montrer que vous êtes atteint.e. de ce syndrome

L’apnée du sommeil, qu'est-ce que c'est ? 

Comme son nom l’indique, l’apnée du sommeil, parfois appelée syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), correspond à un arrêt de la respiration pendant le sommeil. Ce dernier est considéré comme une apnée lorsqu’il dure plus de 10 secondes, “mais tout dépend de combien d’apnées on fait par heure”, explique Pascale Ogrizek. 

En dessous de 15 apnées par heure, aucun traitement n’est nécessaire, précise cette dernière, mais au-dessus de ce chiffre, et surtout au-delà de 30 apnées par heure, un traitement est nécessaire. En général, le SAHOS est dû à une obstruction des voies respiratoires.

Cette gêne peut être due à plusieurs causes, explique Pascale Ogrizek, comme une configuration anatomique particulière : “on peut avoir une cloison nasale déviée, avec des végétations qui font obstacle à une bonne respiration, de grosses amygdales, surtout chez les enfants, ou encore une langue qui est implantée bas, volumineuse, une mâchoire étroite, un palais en ogive, ou un menton en retrait”, liste cette dernière. 

Le surpoids est également un facteur aggravant au développement de ce syndrome, “la graisse se loge dans l'arrière-gorge et quand on dort, les muscles du pharynx sont moins contractés”, l’air ne circule donc plus correctement, décrit la spécialiste. 

Mais aussi l’âge, puisque si l’apnée du sommeil concerne 4 à 5% de la population totale, elle touche majoritairement les plus de 65 ans. On estime que cette proportion s’élève autour de 30% dans cette tranche de la population selon l’Assurance Maladie

Apnée du sommeil : quels signes à repérer ?

Alors si vous cochez une ou plusieurs de ces cases, comment savoir si vous faites de l’apnée du sommeil ? Le signe le plus commun : les ronflements, mais difficile de s'en rendre compte lorsqu’on est soi-même endormi.e. 

Toutefois, d’autres symptômes peuvent vous alerter : il est fréquent de se réveiller avec des céphalées, explique-t-elle : “comme il y a des arrêts de la respiration, le sang est moins bien oxygéné, et ça se traduit par une baisse d'oxygénation au niveau du cerveau et des maux de tête”, détaille l’experte du sommeil. 

Une fatigue qui s’installe sur le long terme peut aussi être un signe que vous êtes touché par ce syndrome. “Quelquefois, on dort très bien, mais malgré tout, on se réveille extrêmement fatigué. Souvent, les patients expliquent que leur sommeil n'est pas récupérateur, un peu comme si leur nuit n'avait servi à rien”, poursuit-elle. 

L’arrêt de la respiration dégrade en effet la qualité du temps de repos, ce qui peut engendrer des somnolences diurnes excessives “On me dit souvent : 'Je m'endors dès que je suis en réunion ou quand je vais au cinéma', raconte Pascale Ogrizek, il y a une graduation, mais les patients ont cette tendance anormale à s'endormir dès qu'ils sont inactifs et pas stimulés”, continue-t-elle. 

Quand aller consulter ? 

Et ces symptômes peuvent également s’accompagner de complications qui rendent l’apnée du sommeil encore plus handicapante. “Cela peut être une cause de dépression, car la fatigue fait beaucoup baisser la qualité de vie”, explique la spécialiste. 

Mais il y existe aussi des complications cardiovasculaires à ce syndrome : “l'hypertension, l'accident vasculaire cérébral, l'infarctus du myocarde, ou encore le diabète”, énumère-t-elle. 

Alors pour éviter ces dernières, certains de ces signes doivent vous pousser à vous rendre chez un.e professionnel.le de santé : “si l’on se réveille avec l’impression d'étouffer, disons plus régulièrement qu’une fois par nuit, si l’on ronfle même sans être enrhumé, que l’on est constamment somnolent, il faut aller consulter”, recommande l’experte du sommeil.