Qui a dit que l’or rose relevait d’une tendance récente ? S’il est toujours périlleux d’assigner une date fondatrice à quelconque métal précieux, celle de l’or rose remonterait au début des années 1800 lorsque l’artiste joaillier Peter-Karl Fabergé expérimenta le mélange de l’or et de l’argent pour orner ses fameux oeufs d’un or rouge flamboyant.
Associé avec un peu d’argent, il en faisait un or rose aux tonalités plus douces mais tout aussi fascinantes.
De Fabergé à Cartier, la découverte de l'or rose
Populaires au sein de l’empire russe, ses alliages gagneront en popularité en Europe et seront par exemple, utilisées pour les bijoux royaux de l’Angleterre victorienne dès la fin du XIXe siècle, avant de connaitre une certaine démocratisation outre-atlantique tout au long des années folles.
En France, c’est Louis Cartier qui assure à l’or rose une remarquable popularité en l’intégrant en 1924 à son iconique bague Trinity, ce bijou composé de 3 anneaux entrelacés aux 3 ors différents.
Concurrencé par la platine et sa brillance naturelle, l’or rose reviendra sur le devant des vitrines de bijoutiers vers la fin des années 40.
Synonyme d’amour véritable (alors que l’or blanc renverrait à l’amitié ou l’or jaune à la fidélité), il devient un métal de prédilection pour les fiançailles et autres officialisations amoureuses.
À la fin des années 2010, l’or rose va jusqu’à dépasser les frontières de la joaillerie et voit ses nuances se décliner dans tous les rayons, des teintures capillaires aux produits hi-tech en passant par les objets du quotidien.
Un alliage subtil de métaux précieux
Deux siècles après son apparition, l’or rose n’a pas changé : il reste l’alliage subtile de l’or, de l’argent et du cuivre.
Et pour cause, l’or pur, celui de 24 carats est bien trop fragile pour faire l’objet de bijoux portables en tant que tels : il doit être donc mélangé.
Une recette joaillère en somme qui n’en retire rien à sa valeur, celle de l’or rose étant comme l’or jaune ou l’or blanc, déterminé par le pourcentage d’or pur 24 carats dans sa composition.
C’est ainsi que l’on peut obtenir des or rose de 18, 14 ou 9 carats, le plus riche en or pur et donc le plus coûteux comprenant 75% d’or fin, 20% de cuivre et 5% d’argent.
De quoi lui assurer une certaine durabilité, l’alliage de différents métaux le rendant aussi esthétique que résistant. Difficilement rayable, il conserve sa couleur d’origine à l’image de l’or blanc ou de l’or jaune et ne s’oxyde pas avec le temps.
Ce qui ne signifie pas qu’il requiert un soin et une attention toute particulière.
Le bijou un or rose, plus qu'une esthétique
Car s’il ne s’oxyde pas, l’or rose se patine du fait de la présence de cuivre, c’est à dire qu’il peut se recouvrir d’une fine couche qui va avoir tendance à ternir son éclat, voir à la longue, à verdir sa couleur naturellement rosée.
Pour nettoyer ses bijoux en or rose, on les laisse alors tremper tout simplement dans une eau savonneuse réalisée à base d’eau tiède et de liquide vaisselle, pendant une trentaine de minutes.
Avec une brosse dédiée ou une petite brosse à dent, on peut ensuite frotter délicatement la patine, les poussières et autres saletés graisseuses avant de rincer le tout à l’eau tiède.
Un soin accessible qui le rend d’autant plus tout terrain qu’il peut être quotidien.
Un or à la mode
Ultra-versatile, l’or rose tient enfin, et surtout, son potentiel séduction d’une teinte qui conjugue la féminité sur un mode contemporain, oscillant entre élégance et luxe subtil.
Une aura qui a su séduire notamment les Millenials et autres jeunes générations en quête de bijoux différenciants, tout en s’inscrivant durablement dans les tendances joaillerie du moment.