Rien ne prédestinait Cindy Bruna à faire une carrière internationale dans la mode. La jeune fille s'orientait plutôt vers une vie de bureau en raison de sa passion pour les mathématiques. Mais le destin en a voulu autrement et la jeune femme a tout fait pour que sa bonne fortune contribue à faire le bien. 

De la plage aux séances photo pour les plus grandes maisons de mode

Cindy Bruna est découverte sur une plage du sud de la France, alors qu’elle joue une partie de beach volley avec des amis, par l’agent Dominique Savri dans un moment qu’il a raconté par la suite au journal Libération : "Des jeunes jouaient au volley-ball, j'ai vu ses jambes, son regard, son sourire, et je suis allée lui parler. Cindy n'était pas trop intéressée, elle adorait les maths et prévoyait de devenir prof ou expert-comptable. Sa mère voulait surtout qu'elle passe son bac et l'ait avec mention". La jeune femme a alors seize ans et décide finalement d’accepter cette opportunité de signer avec l’agence Metropolitan.

Elle s’installe à Paris pour des castings et remporte ses premiers contrats. À 18 ans, elle signe avec l’agence Wilhemina à New-York. C’est là qu’elle devient la première mannequin métisse à signer un contrat d’exclusivité avec la marque Calvin Klein. Pendant des années, elle sillonne les podiums les plus courus et fait la une de nombreux magazines de mode dont Vogue et Marie Claire Italie.

En 2019, elle devient l’égérie de la marque Majestic Filatures. En juillet 2024, elle sort sa propre collection de lingerie en partenariat avec la marque Aubade.

Une femme engagée contre les violences faites aux femmes et à leurs enfants

Cindy Bruna n’est pas qu’un physique. En juin 2022, elle publie aux éditions HarperCollins l’essai autobiographique Le jour où j’ai arrêté d’avoir peur. Elle y raconte les difficultés de son enfance quand sa mère, séparée de son père, s’est remise en couple avec un homme violent. À l’époque, sa mère se retrouve à l’hôpital suite à des blessures dues à ces violences et porte plainte contre le beau-père de Cindy Bruna, reconnu coupable et condamné à une peine de prison avec sursis.

La mannequin révèle qu’elle avait enfoui ces souvenirs en elle avant de recroiser cet homme par hasard, et de réaliser l’importance de son traumatisme, comme elle le relate dans les colonnes de Marie Claire : "Je suis alors déjà mannequin, mature, indépendante. Et pourtant, quand je le revois, ça me fait mal. J’ai l’impression d’être une petite fille. Je me décompose. Je ne suis plus celle que je crois être. Je réalise que ces souvenirs continuent de me ronger, que je fais semblant d'aller bien. Et que je dois, non pas finir, mais entamer un travail de guérison."

Cindy Bruna s’engage aussi avec l’association Solidarité Femmes en tant qu’ambassadrice de la FNSF 3919 et marraine de la première maison du réseau Solidarité Femmes en France. En 2022, elle accompagnait l’ouverte de cet endroit dans le 91, un "lieu d’accueil pour mettre à l’abri les femmes et leurs enfants victimes de violences conjugales et intrafamiliales" selon l’association.