Bras droit et éternel compagnon de Dame Vivienne Westwood, Andreas Kronthaler conçoit les collections de la marque fondée par la regrettée styliste anglaise depuis plusieurs années maintenant. Une même vision, des centres d'intérêts communs— à commencer par l'amour de l'art — leur sensibilité à la cause environnementale, et, de toute évidence, leurs personnalités anticonformistes, les rapprochaient.

Alors, le créateur autrichien entretient le style punk teinté de références au XVIIIe siècle révolutionnaire que la marque anglaise développe depuis ses débuts et permet ainsi à l'héritage de Vivienne Westwood d'être perpétué.

Mais pour le défilé Andreas Kronthaler for Vivienne Westwood printemps-été 2025, il a décidé de prendre une nouvelle direction.

Explosion de sex-appeal

La place de la République en a vu, des mouvements populaires. Cette fois, elle était le théâtre de la première collection Vivienne Westwood dans laquelle Andreas Kronthaler prend les pleins pouvoirs. D'ordinaire, la maison présente des silhouettes féminines et masculines simultanément dans ses défilés; pas cette fois. Le designer autrichien a préféré se concentrer essentiellement sur la femme.

Il repense ses envies, réajuste les codes préétablis de la marque anglaise, et baptise ce show "Calibrate" qui signifie "calibrer" en français.

Quelques minutes après le show, le styliste se confiait à Marie Claire, dans les coulisses. Avait-il une muse en tête pendant qu'il créait cette collection ? "C'est toujours Vivienne, elle veille sur moi. Je me demande sans cesse ce qu'elle ferait, ce qu'elle aimerait."

Avant de nuancer ses propos : "Cette fois, je me suis aussi posé la question : Est-ce que c'est bien moi ? Est-ce que j'aime ça ? Est-ce que je m'amuse avec ça ?".

Pour la saison printemps-été 2025, il se laisse donc emporter par sa définition personnelle de la féminité et celle-ci est synonyme de libération, d'élégance et de joie.

Cette femme libérée a un gimmick favori : le décolleté. Les premiers mannequins du show affichent une encolure V profondes puis vient le col bénitier d'une robe longue d'été, suivi d'un cardigan à motif fleuri éventré au niveau du buste et d'une robe qui offre une vue sur la naissance des fesses. Quelques passages plus tard, un body noir à décolleté plongeant jusque sous le nombril donne des vertiges à l'assistance.

Puis, le designer autrichien envoie sur son podium des mannequins habillées de marcels si échancrés sur le côté que leurs tétons, visibles sous le tissu transparent du vêtement, s'échappent aussi à moitié du top. Et suggèrent l'autre focus de la collection : la transparence.

Gage de sex-appeal, elle confère une touche de sensualité à un haut un peu classique, puis confère une esthétique féérique à une robe blanche vaporeuse. 

 

Les jupes sont tantôt midi et opaques, tantôt longues et ajourées. De même que les tops sont majoritairement très fins, mais la collection comprend également quelques tricots en maille. "Je ne voulais pas répéter quoi que ce soit. L'idée est d'avoir le choix", explique le directeur artistique. "Tout le monde est différent, alors je pense au fait que tout le monde puisse trouver quelque chose qui lui plaise."

La plupart des mannequins défilent les mains vides, quelques-unes seulement sont repérées avec un sac. Le stylisme est minimal, car la femme Vivienne Westwood a l'air naturel, même quand elle soigne son apparence avec attention.

"Quand on s'habille, on ne sait jamais ce qui va arriver par la suite. Je veux dire, si vous êtes marié-e et que vous avez des enfants, c'est une chose. Mais si vous êtes célibataire, vous ne savez jamais ce qui va se passer donc il vaut mieux se préparer pour avoir le meilleur look possible, juste au cas où. Au cas où vous divorceriez ! (rires)"

Le carpe diem du style, finalement.