Le mercredi 25 septembre 2024, le défilé de la maison Balmain venait clore le troisième jour de la Fashion Week parisienne. La griffe avait choisi le palais de Chaillot comme décor pour lever le voile sur sa collection printemps-été 2025 devant son parterre d'invité-e-s privilégié-e-s. La rappeuse Cardi B, la chanteuse Ayra Starr et l'actrice Dove Cameron roucoulant avec son compagnon Damiano David du groupe Måneskin étaient convié-e-s au premier rang, tout comme la première dame Brigitte Macron.

Tous-tes installé-e-s sur des divans douillets qui formaient un front row XXL, iels ont profité d'un spectacle typiquement Balmain : faste et opulent.

Glamour, or et beauté

Ce sont les mots les plus adéquats pour qualifier cette femme Balmain. Sur le podium, elle parade en robe perlée à hanches anguleuses ou en tailleur jupe à sequins noirs décorées de chaînes métalliques et chausse des talons hauts en métal doré. L'air de dire qu'elle aime exhiber son goût pour le luxe jusqu'au bout des doigts de pied.

Ses accessoires ajoutent un surplus de magnificence à sa silhouette. Sa ceinture dorée sculpte ses courbes, tandis que ses manchettes et son sautoir en or jaune aveuglent les yeux. Amoureux de bijoux qu'il porte bien souvent en stacking, Olivier Rousteing laisse ici transparaître ses goûts personnels. Et comme à son habitude, le styliste français présente une collection plurithématique.

En plus des tenues constellées de brillance naissent des robes surréalistes, certaines à motif trompe-l'œil et d'autres sublimées par un jupon en forme de statuette africaine.

Puis viennent des sacs à main en forme de parfums et des robes à bustiers cylindrique inspirées de la fragrance Vent Vert créée par Pierre Balmain en 1946. Il faut aussi y voir un clin d'œil au lancement en août dernier de la nouvelle ligne d'eaux de parfums Balmain par Olivier Rousteing baptisée "Les Éternels".

Par-dessus tout, ce sont les silhouettes évocatrices des années 2010 chez Balmain qui monopolisent les regards.

Blazers noirs à manches retroussés et épaules pointues, caracos fluides et pantalons skinny en peau... Pas de doute, les influences indie sleaze et punk chic de l'époque sont de retour. Et ces pantalons bottes en suède sont tellement affriolants qu'ils risquent de réhabiliter le jean slim.

Certain-e-s ont en horreur cette décennie de mode, mais c'est à cette période, en 2011, qu'Olivier Rousteing a pris les rênes de la direction artistique de Balmain. Il soufflait alors un vent nouveau dans l'industrie avec ses codes néoclassiques, ses castings de mannequins inclusifs et ses soldates Balmain parées de toilettes en cuir - à l'époque les alternatives végan était moins démocratisées - et chaînettes dorées.

Sa "Balmain Army" du printemps-été prochain succombe, elle aussi, à ces codes.

Seul bémol : la minceur de la majorité des mannequins, qui rappelle l'aspect le moins reluisant des années 2010, quand le milieu du luxe glorifiait les silhouettes filiformes.