C’est dans un immense entrepôt, en périphérie de Milan, que Diesel a organisé son défilé printemps-été 2025. La foule amassée devant les lieux ne laisse pas de place aux doutes : des célébrités sont attendues en front row.
Effectivement, au premier rang, le chanteur italien Damiano David, du groupe Maneskin, et l’artiste coréen Hoshi, 13,6 millions d’abonné-e-s sur Instagram à eux deux, prennent patiemment la pose pour les photographes.
Comme tous-tes les invité-e-s, ils sont assis sur un banc recouvert de chutes de jean. En réalité, plus de 14 800 kilos de tissus ont été nécessaires pour réaliser le décor. Ils jonchent l’intégralité du podium, immense rectangle au milieu duquel sont érigées deux colonnes, elles aussi tapissées de toile indigo. L’idée ? Célébrer la beauté des rebuts, qui, réutilisés, permettent de créer de nouveaux vêtements, mais aussi des rouleaux de tissus à destination des industries de l’automobile et de l’isolation. Rien ne se perd, tout se transforme, en somme.
Le décor, comme la bande son du show, rappellent l'histoire du denim et les liens de Diesel avec cette matière si particulière. Fondée en 1978, la marque du groupe OTB (Jil Sander, Maison Margiela, Marni, Viktor & Rolf) a régné sur les années 2000 avec ses jeans délavés et sa petite étiquette cousue sur la poche gousset. Depuis l’arrivée de Glenn Martens à la direction artistique en 2020, la griffe renoue avec le succès et surfe sur la tendance Y2K, qui infuse la mode depuis plusieurs saisons.
Une collection d'illusions
Sur les mannequins, le jean est effectivement partout : tailleurs masculins, robes dévorées, jupes laminées, boots plates… Les franges aussi, ponctuent les silhouettes du show. Extra longues, elles offrent aux créations du directeur artistique belge une dimension théâtrale.
L’autre gimmick de la collection, c’est le travail sur le dos des vêtements qui dévoilent le corps de manière singulière ou initient des jeux de trompe-l’œil ultra sexy. En réalité, tout le show n’est composé que d’illusions. Ainsi du cuir, qui à première vue ressemble à s’y méprendre à du denim, tandis que le jean est enduit pour avoir l’apparence et la douceur de l’agneau.
Du bleu délavé, du noir, du gris… La palette utilisée par Glenn Martens est sombre, très sombre. Alors les quelques silhouettes multicolores éclairent le runway. Elles sont composées de foulards noués comme des paréos, pour créer ici un crop top imprimé, là une robe sophistiquée, accessoirisées du futur it bag de Diesel. Un sac à main aux courbes sensuelles, baptisé Play-Double-D.