Cette année, c'est l'Écosse que Dior avait choisie pour planter le décor et nourrir l’imaginaire de son show Cruise 2025.
Comme à son habitude, lorsqu’elle aborde l’exercice du défilé Croisière, la directrice artistique des lignes féminines, Maria Grazia Chiuri, s'inscrit ainsi dans l'histoire de la maison : en 1955, Christian Dior avait déjà présenté 172 modèles dans la salle de bal du Gleneagles Hotel.
Cet événement marquant sera l'un des fils de cette collection riche, déployée dans les jardins inspirés par la Renaissance française et italienne du château de Drummond, dans le Perthshire - avec quelques passages de cornemuse et sous un ciel d'un bleu limpide.
Des références multiples
Cette fois encore, Maria Grazia Chiuri a mis en place un canevas d'inspirations pluriel, superposant les symboles et les récits, les figures et les époques. Dessinant une toile narrative dense et totalement dans la lignée, là est sa force, de sa vision développée depuis huit années à la tête de la maison.
La figure tutélaire, cette fois, est magistrale et nourricière : Marie Stuart, reine d'Écosse puis de France, emprisonnée pendant 19 ans et finalement assassinée sur ordre d'Elizabeth Ière, reine d'Angleterre.
Marie, souveraine du XVIème siècle, occupa sa captivité à tisser et broder, afin de laisser une trace de son existence et de faire passer des messages politiques, dans une société patriarcale qui la vouait au silence.
Et l'on ne peut s'empêcher de penser que la créatrice a particulièrement goûté ce personnage mythique, épris de poésie et de liberté, racontant en une toile et quelques coups d'aiguilles plus que de nombreuses batailles et intrigues de palais.
La mode, donc, peut aussi servir à cela et Maria Grazia Chiuri continue de le démontrer.
Symboles écossais et savoir-faire locaux
Dans les allées rectilignes de ce jardin écossais de rêve, devant un parterre de célébrités telles Jennifer Lawrence, Lily Collins, Camille Cottin, Laëtitia Casta ou encore Rosamund Pike, d’influenceuses fascinées, de journalistes du monde entier et de clientes extatiques, on a donc vu se dévider la pelote des rêves et légendes tricotés par la directrice artistique.
Le tartan, symbole de l'Écosse et de ses clans, est l'une des récurrences de la collection. Mais il est traité de mille manières, subissant plusieurs voyages dans le temps, tantôt punk, tantôt médiéval ou victorien.
Les kilts, dont certains ont été réalisés en collaboration avec le label Le kilt, de la créatrice écossaise Samantha McCoach, sont impeccablement plissés, réalisés dans les plus belles matières emblématiques de l’héritage textile local, du tweed, de la laine ou du cachemire.
Les allusions au Moyen Âge tardif sont légion : cotte de maille, robe longue en velours noir, ceintures-corsets, fleurs brodées rappelant l'art de la tapisserie… Et parfois, des carrures de chevalier ou de page, qui soulignent l'incroyable modernité du propos.