Directeur de la création de Max Mara depuis plus de trente ans, Ian Griffiths est de ces designers qui aiment construire une collection en puisant l'inspiration auprès de leurs muses. Il y a quelques mois, le créateur anglais dévoilait une collection Max Mara Resort 2025 émaillée de robes peignoir et de tabards typiques du Moyen-Âge, très justement inspirés de Marco Polo et de ses explorations.

Si l'ADN classe et éthéré de la maison reste immuable, les muses évoluent. Connaissez-vous celle qui a inspiré les silhouettes parfaitement tracées de la collection Max Mara printemps-été 2025 ?

Le rôe modèle de Max Mara est née en Grèce Antique

La muse est une femme. Elle s'appelle Hypatie et les livres d'histoires racontent qu'elle a vu le jour à Alexandrie, au IVe siècle. Fille du savant Théon d'Alexandrie, qui l'a initié à la science des mathématiques, elle voue sa vie à l'enseignement de l'astronomie, des mathématiques et de la philosophie.

Hypatie est une pionnière. Rare femme évoluant dans la sphère des érudits dominée par les grands de l'époque, de Socrate à Pythagore, elle partage son savoir à l'école néoplatonicienne et devient ainsi une savante notoire à Alexandrie avant d'être sauvagement assassinée en 415.

Le directeur de la création de Max Mara a été frappé par l'envie, si ce n'est la nécessité, de mettre en lumière cette illustre femme de sciences. Des vestiges de son temps infiltrent donc la collection Max Mara printemps-été 2025. En témoignent les sandales plates chaussées par les mannequins qui sont un évident clin d'œil au style des personnages de la Grèce antique tel qu'il flotte dans l'imaginaire collectif.

Les tops de la griffe italienne déambulent habillées de chemises blanches et de longs manteaux aux faux airs de blouses de laboratoire, dont les ourlets de manches sont franchement retroussés. Comme la traduction esthétique de l'effort de concentration dont Hypatie d'Alexandrie a dû faire preuve durant ses nombreux travaux.

Les tons blanc cristallin et noirs qui recouvrent les pièces de la collection font, eux, écho aux ampoules des laboratoires, terrain de prédilection des savant-e-s de son rang.

"Une grande partie du travail d'Hypatie a été développée à partir de Pythagore. Ces équations, exprimées sous forme de triangles diagrammatiques, sont comme les simples flèches que la couturière utilise pour transformer un drap flat en une structure vivante tridimensionnelle" explique la maison dans sa note de son défilé.

Hypatie étudiait la géométrie; Ian Griffiths rappelle que le travail d'un-e mathématicien-ne et celui d'un-e designer de mode est bien similaire. De la confection des vêtements à leur mise en place en rayons, tout est, là aussi, une question de calcul.