Si une rétrospective bourrée de références d’archives eut été convenue, Casey Cadwallader a choisi au contraire, pour célébrer les 50 ans de la maison Mugler, de déconstruire son histoire afin de mieux la réécrire.
Aux antipodes d’un hommage à la nostalgie larmoyante, cette collection printemps-été 2025 se voulait en réalité un véritable manifeste de renouveau, ancré, certes, dans l’héritage d’un homme visionnaire, mais résolument tourné vers le futur. Un peu comme une fleur qui se réinvente au fil des saisons et se déploie ici dans toute sa splendeur.
Une collection inspirée de la nature
En revanche, oubliez les pétales délicats et les accents romantiques : chez Mugler, la fleur est une abstraction coupante, presque métallique. Car si Casey Cadwallader puise dans ses souvenirs d’étés passés à Fontainebleau, son jardin n’est ni paisible ni bucolique.
Alors que des références végétales se glissent partout avec subtilité — du tulle aérien qui flotte autour des silhouettes comme un souffle léger aux textures brutes rappelant une nature indomptée — chaque pièce joue sur cette tension entre le naturel et le technologique. En témoigne la collaboration avec Baccarat, qui met en scène des cristaux étincelants pour imiter la pluie sur des tissus d’un rare raffinement.
Bien que la nature semble dominer la collection, en toile de fond, c’est surtout une exploration de la féminité sous toutes ses facettes que le créateur souhaite mettre en avant. Du volume exagéré des fleurs à l’élégance tranchante des silhouettes, Casey Cadwallader prouve qu'il sait capturer cette dualité entre force brute et fragilité. À l’image de Bella Hadid, égérie incontestée, qui dans une tenue noire, incarne une féminité à la fois ultra maîtrisée et férocement libérée.
Entre hommage et innovation
Les coupes, toujours aussi précises, épousent la silhouette sans jamais l’étouffer, tandis que les vestes à épaulettes surdimensionnées, les corsets sculpturaux et les pantalons à taille haute redéfinissent les codes classiques du vestiaire féminin.
Tailoring net, détails affûtés : chaque look semble taillé pour une héroïne futuriste. L'archive Mugler est finalement revisitée avec un twist moderne, entre hommage et innovation. Comme le prouve le sac à main Fang, pièce hybride entre organique et mécanique, volumes et détails métalliques, qui donne à la collection une dimension plus sombre, presque dystopique.
De quoi inscrire Mugler dans une forme d’atemporalité universelle, ce cinquantième anniversaire n’étant sans nul doute que le premier du reste de sa longue histoire.