C'est l'un des rendez-vous de la semaine de la mode milanaise. Le défilé Prada, imaginé depuis 2020 par Raf Simons et Miuccia Prada, qui déploient ensemble une grammaire intello et poétique. L'opus automne-hiver 2025-2026 n'a pas déçu. Présentée devant un panel de stars et d'ami-e-s de la maison, parmi lesquelles les actrices Hunter Schafer et Juliette Binoche, la collection détricotait la notion de féminité. 

Un terme qui, dans le Larousse, est défini comme suit : "1. Ensemble des caractères anatomiques et physiologiques propres à la femme. 2. Ensemble des traits psychologiques considérés comme féminins. Ex : Elle manque de féminité."

De la beauté

Alors sans surprise, les silhouettes présentées le 27 février comprenaient ce qu'il faut de romantisme et de délicatesse. Des fleurs, du satin, du rose, des robes, des nœuds... Autant de marqueurs qui permettent de performer le genre féminin, que le duo de designers à la tête de la maison italienne s'est amusé à détourner. Les tissus précieux sont froissés, les coutures sont effilochées, les pièces sont surtaillées... 

Un glamour brut — le titre du show est d'ailleurs Raw Glamour —, réchauffé à l'aide de manteaux épaulés ou de maxi vestes en fausse fourrure, entériné avec la mise en beauté des mannequins, make up nude et chevelures emmêlées dans les cols de leurs vêtements. 

Cette allure moderne et délicieusement désordonnée sera certainement rejetée en bloc par les ambassadrices de la mouvance tradwife. Un inquiétant mouvement, omniprésent sur les réseaux sociaux, glorifie une impeccable femme d'intérieur à l'esthétique fifties et aux fières valeurs conservatrices.