Épure racée, lignes intemporelles et monochrome tout en pureté : le manteau camel, aux longueurs souvent intermédiaires, s’impose dans l’inconscient stylistique comme une référence en matière d’élégance hivernale. Réputé bourgeois, il offre généralement une alternative colorée aux tenantes d’un style à la modernité classique façon Carolyn Bessette, peinant à séduire les adeptes d’une créativité vestimentaire plus singulière.
Une réalité modeuse un brin cliché, qui serait toutefois sur le point de se transformer, le manteau camel ayant été largement repéré en marge des défilés new-yorkais. Délaissant son carcan signature des années 90, il s’octroie aujourd’hui des fantaisies vestimentaires, lui conférant une nouvelle et réjouissante désirabilité. Velours côtelé, shearling synthétique ou laine bouillie, l’habituel drap de laine laisse sa place à des matières au tombé loose résolument dans l’air du temps. On le trouve également avec une ceinture perforée façon trench ou un large col contrasté lui donnant une dimension graphique presque avant-gardiste.
Mais c’est surtout la façon que certaines ont de le porter qui change l’aura du fameux manteau camel. Outre le porté épaules à la connotation “upper east side”qui persiste et signe sur le dos de modeuses distinguées, les habituées des streetstyles le choisissent allègrement oversize pour lui conférer une bonne dose de “coolitude” ou, pour mieux se différencier, le jouxte d’une autre veste pour volontiers le décoincer. Autant de micro-astuces accessibles au commun des mortelles qu’on ne manquera pas d’imiter tout au long de la saison.