Associée à l'image d'épinal d'un touriste peu distingué traînant bermuda et casquette chaussettes sous les cocotiers d'une station balnéaire un brin dénaturée, la chemise hawaïenne recèle en réalité une histoire socio-culturelle étourdissante où se mêle héritage post-coloniale, culture surf galvanisé et âge d’or hollywoodien fantasmée.
Et pour cause, la fabuleuse histoire de cette pièce devenue synonyme d'évasion et de congés payés débutent sous de sombre auspices, alors que dès la fin du XIXe siècles missionnaires et occidentaux s'emparent de l’archipel d'Hawaï, décimant les populations locales tout en y imposant leur propre culture, y compris leurs us et coutumes vestimentaires.
Exit les tenues traditionnelles polynésiennes, les colons imposent la garde-robe des pays du nord, important la machine à coudre et développent en parallèle une industrie sucrière sur fond d'esclavage et d'émigration de travailleurs étrangers, principalement asiatiques.
Ce sont ces derniers qui, inspirés des tissus et tenues traditionnels de leurs pays d'origine - comme le Yukata japonais ou le Tugalog Barond philippin - qui poseront les fondements de la chemise hawaïenne moderne en les utilisant pour confectionner des chemises amples, adaptées au climat tropical local et au dur labeur dans les champs.
Histoire.