Accessoires de mode par excellence, les Ray-Ban n’ont pas toujours été l’objet de désir que l’on connaît aujourd’hui. Bien avant qu’elles soient synonyme de style, les lunettes américaines étaient avant tout le fruit de (grandes) recherches... ophtalmologiques.
De Bausch & Lomb à Ray-Ban
Tout commence en 1853 quand les opticiens américains John J. Bausch et Henry Lomb créent leur petite entreprise d’ophtalmologie médicale et développent, à l’abri des regards indiscrets, les premiers verres solaires qui permettront, par la suite, la fabrication inédite des premières lunettes de soleil. En collaboration avec l’US Air Force, l’armée de l’air américaine, Bausch & Lombe mettent ainsi au point en 1921 une première paire destinée aux pilotes des avions de chasse.
Adoubées par ses derniers, elles ne préviennent tout de même pas des maux de tête subis en raison de la forte luminosité présente en altitude. Les deux chercheurs présentent trois ans plus tard un nouveau verre, le RB3, qui de par sa reconnaissable teinte verte est capable de filtrer les rayons ultraviolets et infrarouges. Déposé sous le nom de Ray Ban, contraction des mots banish rays (filtre les rayons en français ndlr), le brevet finira par donner son nom à la marque.
En 1937, Ray Ban était né. Après l’armée, les mythiques lunettes de soleil iront conquérir Hollywood et le Vieux Continent, chacun de ses nouveaux modèles triomphant auprès des célébrités comme auprès de Monsieur et Madame Tout le monde. Une révolution.
Des modèles de légende
Pièce pionnière, le modèle Aviator d’ascendance militaire deviennent, tout au long de la seconde moitié du XXe siècle un accessoire de mode que s’approprient allègrement personnalités en tout genre, de Tom Cruise époque Top Gun à Michael Jackson dès le début des années 90.
Mais ce n’est pas le seul. Dans les années 50, Ray-Ban fait des émules avec les Wayfarer, première lunettes de soleil confectionnées à base de plastique. Une innovation dans un secteur encore dominé par les montures en métal et qui deviendra rapidement le symbole d’une jeunesse émancipée, ouverte à la modernité.
Élément phare de la panoplie rockabilly, elles seront adoptées la décennie suivante par des ténors de la musique contemporaine, comme Bob Dylan et Ray Charles. En 1961, Audrey Hepburn leur offre une aura preppy en les combinant à sa robe Givenchy dans Breakfast at Tiffany’s, inspirant toute une génération de femmes en quête de style affirmé. Dans les années 80, c’est la Clubmaster, un modèle directement inspiré des lunettes de vue iconiques portées par Malcolm X, qui connaît un succès tout aussi retentissant.
Après un certain essoufflement pendant les années 90, la marque - sous l’effet de son rachat par le lunetier Luxoticca - revient en force dès 1999. Collaborations ingénieuses, coup de comm’ savamment orchestré, ouverture aux lunettes de vue et égéries de choix : Ray Ban revient sur le devant de la scène mode et confirme, près de 100 ans après sa création, son statut de marque culte.