C'est en 1991 que les soeurs Simone et Nicky Zimmermann lancent leur marque. Une époque où, si la globalisation est déjà dans tous les esprits, l'Australie n'est pas pour autant là où se tournent tous les regards.
32 ans plus tard, Zimmermann est au calendrier officiel de la Fashion Week de Paris depuis deux saisons et entend bien mettre en lumière son style romantique et bohème aux quatre coins du monde.
Zimmermann, marque de mode australienne incontournable
Aujourd'hui, les marques australiennes ont la côté sur les podiums de Fashion Week autant que dans les e-shop de luxe. Il suffit pour cela de regarder les griffes telles qu'Aje, Dion Lee, Camilla and Marc ou encore Christopher Esber.
De leurs créations, il ressort un style australien qui serait plutôt tourné vers le minimalisme. Un accent sur la coupe beaucoup plus que sur la couleur et c'est cette portabilité et simplicité qui séduit aujourd'hui des milliers d'acheteurs.
Il n'y a pas de structures pour faire fabriquer en Australie donc nous allons où sont les savoir-faire
Mais c'est sans compter Zimmermann qui depuis trois décennies construit une identité féminine chaleureuse, légère, colorée et avec un sens inné des savoir-faire et du détail.
Un talent qui lui a ouvert le podium de la fashion week parisienne ouvrant ainsi la voie à de nouvelles générations de créateurs australiens.
Rencontre.
Marie Claire : Vous travaillez entre l'Australie, l'Europe et les États-Unis, comment vous organisez-vous ?
Nicky Zimmermann : Il faut jongler avec les fuseaux horaires ! Le matin, je parle avec les États-Unis, la journée avec l'Australie et l'Asie, après 18 heures, avec l'Europe.
Nous avons aussi un studio à Paris où je viens tous les deux mois. Quand je me rends en Europe, il me faut plus de quatorze heures... juste pour arriver à Dubaï ! Mais j'aime ce rythme, j'adore partir et tout autant rentrer.
Il n'y a pas de structures pour faire fabriquer en Australie donc nous allons où sont les savoir-faire : au Vietnam pour les broderies, en Inde pour la soie, en Italie pour le cuir, en France pour la dentelle... Lorsque nous travaillons sur une collection, nous développons tout nous-mêmes. C'est sûrement ce qui nous rend différent.
Pour la deuxième fois, vous avez présenté votre collection automne-hiver 2023 lors de la Fashion Week de Paris, quelles en ont été les inspirations ?
J'ai travaillé une silhouette romantique mélangée à du tailoring masculin. Pour les imprimés et les couleurs, je me suis inspirée des tableaux du symboliste australien Rupert Bunny qui a vécu au XIXe siècle et a quitté son pays pour s'installer à Paris.
J'aime son esprit aventureux mais aussi la façon dont il a représenté les femmes et la lumière dorée parisienne.
Nous avons collaboré avec la National Gallery of Victoria pour retravailler certaines de ses peintures.
Votre mode est très ancrée dans l'esprit australien, comment le définiriez-vous ?
C'est un pays jeune, optimiste, chaleureux, moderne, avec une touche de sophistication. Il y a un art de vivre plus décontracté.
Les Australiens ont envie de s'amuser, et cela se ressent dans leur façon de s'habiller. La lumière est différente et rend les couleurs encore plus vives.
C'est d'ailleurs un élément central chez Zimmermann. Pour trouver une tonalité nude, je peux me pencher sur une centaine d'échantillons de tissu avant de trouver le bon.
Nous sommes un peuple très ouvert à la nouveauté, avec une grande capacité d'adaptation
Quel rapport les Australiens entretiennent-ils avec la mode ?
Quand nous avons lancé Zimmermann avec ma sœur Simone en 1991, les Australiens ne s'intéressaient pas vraiment aux vêtements. Il n'y avait que deux grands magasins dans le pays, donc si nous voulions que la marque marche, il fallait développer l'international dès le départ.
Puis, quand des sites comme net-a-porter, avec qui nous avons collaboré dès le départ, se sont lancés, les Australiens se sont passionnés pour la mode.
Nous sommes un peuple très ouvert à la nouveauté, avec une grande capacité d'adaptation.
Si la mode était peu présente, comment avez-vous développé ce goût de faire des vêtements ?
Je viens d'une famille d'origine allemande où les femmes confectionnaient leurs habits. Le samedi, ma mère cousait sa tenue du soir !
À 10 ans, je savais faire un ourlet, froncer... C'est ce qui m'a amenée à faire des études de mode à l'East Sydney Fashion Design Studio.
L'Australie a été fermée plusieurs mois pendant le Covid...
C'était dur de ne pas pouvoir partir. Quand les frontières ont rouvert, nous avons déboulé à l'aéroport avec mon mari pour prendre le premier vol !
Mais ce pays est cosmopolite. Après la Seconde Guerre mondiale, les Italiens, les Grecs, les Libanais sont venus pour commencer une nouvelle vie.
C'est ce qui rend aussi notre culture si riche.
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