Depuis 2016 et sa consécration par Pantone, il n’y en avait que pour lui. Millenial Pink par ci, Millenial Pink par là : la nuance de rose aux accents gender fluid s’infiltrait partout, des feeds Instagram aux silhouettes de streetstyle en passant par le défilé Fenty x Puma (merci Rihanna). Une hype née dans la rue en somme, en pleine mouvance streetwear, qui a rapidement gagné les hautes sphères du luxe et les garde-robes de leurs clientes, toutes générations confondues.
Résultat ? Le Millenial Pink étant devenu un peu trop mainstream, les moins de 20 ans sont partis en quête d’une nouvelle couleur identitaire : j’ai nommé le Gen-Z Yellow (littéralement le “jaune de la génération Z”). Véhiculant vitalité et ambition, cette teinte résolument acidulée serait une transposition chromatique des qualités de cette nouvelle génération de prescripteurs. C’est du moins ce qu’explique Erika Woefl, experte en couleurs chez Behr Paint, au webzine HelloGiggles. Pour Haley Nahman de The Man Repeller, ce jaune apparaît comme “une parade tout aussi lumineuse à l’overdose de saccharine engendrée par le phénomène bubble gum”, le Millenial Pink restant difficilement dissociable de ses racines girly.
Mais de quelle teinte s’agit-il concrètement ? Pour Haley Nahman, le Gen Z Yellow ne se limite pas à une couleur et englobe toute une déclinaison de nuances, du jaune crème au jaune poussin. Une diversité que l’on retrouve aussi bien sur les comptes Instagram des jeunes social media addict que sur les clichés des sessions streetstyles. Mais pas seulement.
Les Fashion week de septembre dernier ont aussi démontré que 2018 nous ferait voir la vie en jaune. Méditerranéen sur les mini-robes de “Bomba” de Jacquemus, arty sur les silhouettes cérébrales de Calvin Klein ou impériale sur les tenues mondaines d’Erdem, le jaune s’émancipe des préjugés peu flatteurs qui ont fait de lui un colori trop souvent délaissé par le prêt-à-porter pour devenir, sans aucun doute, le pigment de l’année.