Phénomène en perpétuelle métamorphose, Kim Kardashian ne s'est jamais contentée d'être une simple célébrité. De celles qui définissent les tendances pour mieux les maîtriser, la native de Los Angeles n'a eu de cesse de (tenter de) dicter l’air du temps vestimentaire, quitte à se faire la muse des révolutions stylistiques qui ont façonné les 20 dernières années.

Un sens de la réinvention comme une seconde nature qui, à la faveur d’innombrables apparitions publiques aux looks millimétrés, peut se décliner en trois temps.

Once upon a time in Hollywood

Copine de classe de Paris Hilton, victime d’un chantage à la sextape, filleule d'O.J. Simpson, star montante de la télé-réalité… Jeune adulte, Kim Kardashian cumule les étiquettes, qui lui permettent pourtant d’afficher au grand public la facette de sa personnalité qu’elle soigne tout particulièrement : son style.

À peine sortie de l’adolescence, celle qui travaille alors dans une boutique huppée de Calabasas pour payer les frais de sa nouvelle voiture (true story) affirme déjà un goût très prononcé pour les jeans bootcut, les micro robes moulantes, les tops péplum et autres pépites des années 2000.

Minijupe à plumes, bottes en cuir montantes, silhouettes pailletées : au fur et à mesure que monte sa notoriété au sein du show TV L'Incroyable Famille Kardashian, les tenues de la starlette — devenue brièvement styliste et assistante de sa copine Paris — se font plus sophistiquées, incarnant tous les codes vestimentaires du tapis rouge version Y2K. Du bling, du sexy et une inclinaison particulière pour tout ce qui permet de se faire remarquer.

De Kanye West aux maisons de luxe parisiennes, une muse pas comme les autres

Certain-e-s diront qu'elle était sa muse, d'autres qu'il opérait sur sa garde-robe une emprise toxique. Lorsque Kim Kardashian officialise sa relation avec le rappeur (et à l'époque, créateur de mode), la métamorphose stylistique de la socialite californienne est immédiate.

Esthète dans l’âme, l'artiste de Chicago aurait alors pris le contrôle du dressing de sa compagne (contre son gré ou non, cela reste à démontrer) à la faveur de silhouettes résolument plus épurées, conjuguant coupes minimalistes et palettes monochromes.

Alors proche de Riccardo Tisci, la jeune femme — comme tout le clan Kardashian — se fait ambassadrice des collections Givenchy, quand elle ne porte pas des total looks Yeezy, la marque sulfureuse créée par son mari. Balenciaga, Mugler, mais aussi Lanvin, Balmain version Olivier Rousteing…

Autrefois méprisée par l’univers du luxe, Kim Kardashian devient petit à petit la mondaine fétiche des maisons de couture qui, à l’aune du tout Instagram, voient dans l’influenceuse-née le sésame d’un nouveau souffle auprès d’une jeune génération ultra connectée.

Plus qu’une allure, chacune de ses apparitions se transforme en happening quasi artistique, la jeune femme n’hésitant pas à modeler son corps — non sans souffrance, ni polémique — pour le faire rentrer dans les créations les plus fascinantes.

La plus marquante ? Sa robe sculpturale en latex signée Thierry Mugler au Met Gala de 2019, qui symbolise parfaitement le rapport qu’entretient alors Kim Kardashian avec le vêtement.

Skims, Marilyn et Balenciaga : Miss Kardashian à l'âge de l'empowerment

Après avoir demandé le divorce en 2021, Kim Kardashian s’émancipe de la silhouette taillée sur mesure par Kanye West et revendique presque immédiatement sa propre identité stylistique.

Tout en restant fidèle aux lignes ajustées qui définissent son allure, ses tenues sont empreintes d’une plus grande douceur, doublée d’une ostentation maîtrisée. Aurait-elle atteint l’âge de raison ? La célébrité explore en tout cas d'autres palettes chromatiques, de nouvelles inspirations, entre athleisure haut de gamme à la sexyness monacale et looks de tapis rouge à l’audace instagrammable.

Ambassadrice pour des maisons de luxe comme Balenciaga, elle s’applique à fabriquer des moments d’anthologie, à l’image de son arrivée au Met Gala de 2021, dans un total look noir, cagoule comprise, ou encore l’année suivante, en enfilant la plus mythique des robes de Marilyn Monroe pour le même événement.

En parallèle, forte de ses centaines de millions de followers, Kim Kardashian lance Skims, sa marque de shapewear et de loungewear, qui devient rapidement un mastodonte dans l’industrie du prêt-à-porter. Conjuguant confort et inclusivité, les pièces — empreintes de l’esthétique de leur créatrice — redéfinissent la garde-robe féminine à grands renforts de matières techniques et naturelles. Une ode à la simplicité, à une forme d’allure effortless aux antipodes du style made in Kim K. des années 2000, qui semble séduire dans un monde post-Covid conquis au télétravail et à une mode plus respectueuse du bien-être. Jusqu’à ce que la plus influente des modeuses en décide autrement.

What’s next Mrs. K ?