Après les fake injectors - ces faux médecins esthétiques qui pratiquent des injections clandestines - un nouveau fléau prend de l'ampleur en France : les chirurgiens esthétiques illégaux. Suivis par plusieurs milliers d'abonné.es sur Instagram ou TikTok, c'est sur les réseaux sociaux que ces chirurgiens esthétiques "influenceurs" sans diplômes de médecine trouvent leur clientèle en quête de chirurgie et médecine esthétique à petit prix.
Face à une hausse inquiétante de cas, le Syndicat National de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (SNCPRE) a décidé de porter plainte prochainement "pour exercice illégal de la médecine", rapporte France 3.
Un danger de mort au bout de l'aiguille
Liposuccion du double menton, Brazilian Butt Lift (BBL) à l'aide d'aiguilles et d'acide hyaluronique pour augmenter la taille des fesses, lemon bottle (un produit illégal en France qui est injecté dans la peau pour dissoudre la graisse)... Ces faux chirurgiens esthétiques proposent des actes de chirurgie esthétique invasifs sur leur compte Instagram, avec des créneaux horaires à réserver comme dans un institut de beauté, et donnent des rendez-vous dans des hôtels, des Airbnb, voire à domicile directement.
Des actes qui peuvent être extrêmement dangereux. "Le cou n’est pas une zone anodine, il y a d’énormes vaisseaux qui vont vasculariser le cerveau et quand on fait une brèche, il peut y avoir un hématome qui peut être cataclysmique avec un risque vital engagé, quand c’est fait dans des endroits inappropriés, le risque devient forcément mortel", prévient le docteur Christophe Desouches, praticien marseillais et membre du bureau du SNCPRE, sur France 3.
Autre problème de taille : l'hygiène. Christophe Desouches évoque un problème de "stérilité" et un risque élevé d'infections aux virus de l'hépatite C ou du VIH.
Lutter contre la promotion via les réseaux sociaux
Les professionnels de santé déplorent dans le même temps les nombreuses publications d'influenceurs.ses faisant la promotion de la chirurgie esthétique sur leurs réseaux sociaux, pourtant interdite depuis 2023.
Contre ces publicités interdites, Arthur Delaporte, député Insoumis du Calvados, a publié, le 7 janvier 2025 sur les réseaux sociaux, une lettre demandant au gouvernement d'appliquer la loi contre ces promotions illégales des pratiques à visée esthétique sur les réseaux sociaux.
De son côté, l'Express, qui a enquêté sur l'essor de ces chirurgiens esthétiques hors la loi, révèle qu'Anne Souyris, sénatrice de Paris, compte saisir la procureure de Paris pour stopper ces dérives.