Flashback dans le passé, lors du défilé Maison Margiela Artisanal printemps-été 2024. Les mannequins de la maison, vêtues d'habits de poupées, déambulaient sous le pont Alexandre III au rythme du titre Hometown Glory d'Adele. Leur démarche chorégraphiée, leurs silhouettes poétiques imaginées par John Galliano et leur maquillage de porcelaine peint par Path McGrath ont fait date. Les souliers à semelles rouges repérées à leurs pieds ne sont pas, non plus, passés sous les radars.

Après cette première rencontre entre la griffe belge et la marque française Christian Louboutin, les deux noms de la mode ont décidé de s'allier pour une lignede chaussures singulière.

Quand Louboutin et Maison Margiela fusionnent

Regardez cette collaboration comme une histoire en deux chapitres. L'un, rédigé du point de vue de Maison Margiela et de son ex-directeur artistique John Galliano (parti vers d'autres horizons en décembre 2024), l'autre, écrit du point de vue du chausseur Christian Louboutin.

Deux références de la mode aux univers bien distincts.

Maison Margiela, fondée par le styliste belge Martin Margiela, est l'évocation d'une mode libertaire, novatrice et intellectuelle. Depuis 1988, ses collections émaillées de codes punk ou militaires et ses accessoires originaux sont un objet de fascination. De son côté, Christian Louboutin crée des souliers souvent vertigineux, parfois minimalistes qui ont pour particularité de s'habiller d'une semelle écarlate.

Ces codes distinctifs, qui font respectivement leurs renommées, ont été réinterprétés dans le cadre de cette collaboration exceptionnelle.

Maison Margiela a ainsi transposé l'ADN Christian Louboutin sur quatre modèles de chaussures. Un escarpin pointu nommé Martinloula, inspiré de la silhouette Kate Max de Louboutin, une sandale à strass du nom de Bilougiela 25, une paire de bottes hautes Xrismarteen et enfin, un escarpin blanc rehaussé d'un coup de pinceau rouge baptisé Martoubi 25. Chaque soulier emploie le principe du décortiqué emblématique Maison Margiela qui consiste à révéler les armatures d'une pièce pour lui donner cet aspect brut caractéristique.

Côté Maison Margiela par Christian Louboutin ? Le chausseur s'est donné pour mission de réinventer la célèbre silhouette Tabi, caractérisée par sa fente entre les orteils. Naissent ainsi plusieurs itérations de ballerines tantôt vernies et lisses, tantôt à strass, ainsi qu'une sandale haute à bride et une paire d'escarpins à talon de 10 cm, nouvelle venue dans l'abécédaire Louboutin.