Duffle-coat XXL, ensemble en jean rétro et sacs à main de luxe : armée d'un power dressing à se damner, Katie Holmes fixe droit l'objectif. Depuis quelques années, les paparazzades de l'actrice témoignent de son gain d'assurance qui s'exprime par le style.
Exit en effet les allures de girl next door qui s’excuse presque de respirer, la star de Dawson a réussi à s'extirper du tunnel stylistique dans lequel elle s’était engouffrée, muant avec triomphe son apparence vestimentaire douteuse sur fond d'émancipation personnelle salvatrice.
La revanche d'une brune
Tout a commencé le 27 août 2019, lorsque par une chaude journée d’été, Katie Holmes est repérée dans les rues de New York vêtue d’un gilet en cachemire oversize qui laissait ostensiblement apercevoir un soutien-gorge triangle assorti. Signé Khaite, l’ensemble minimaliste laissant deviner la poitrine de l'ancienne ado effarouchée fait rapidement le tour de la toile, a fortiori dans une Amérique qui s'émoustille encore de la simple évocation du mot téton.
L’actrice sortant tout juste d'une rupture amoureuse, les commentaires y voient une forme de subtile "revenge outfit" émancipateur, dévoilant ce qu’il faut de peau pour être à la fois chic et pragmatique. Outre la sexyness non assumée de cette tenue — l’actrice prétend l’avoir enfilé à la va-vite — la silhouette surprend par sa justesse, que ce soit dans le choix de ce label new-yorkais indépendant ou la manière dont elle le porte, cool et nonchalante.
Une nouvelle icône mode est née.
Little Miss America
Pourtant, l'affaire n'était pas vraiment gagnée d'avance. Propulsée sur le walk of fame en plein âge ingrat, l’héroïne sans histoire de la sitcom Dawson ne fait preuve d'aucune audace stylistique. Coté ville, l'interprète de Joey Potter télescope le vestiaire de son personnage, écumant les incontournables des années 2000.
Jeans taille basse évasés, T-shirts en coton ajustés, robes tube à bretelles spaghetti : ce qu'elle porte est presque à l'image de ce que ses fans affichent dans les cours de récré.
Même ses tenues de tapis rouge, souvent maladroites et endimanchées, rappellent les robes de grandes occasions que papa et maman forcent les enfants à enfiler. Mais comme le précise le magazine Vogue dans une rétrospective qui lui est consacrée, tout est made in New York. Katie Holmes exprimait déjà sa préférence pour les créateurs nationaux, de Michael Kors à Calvin Klein en passant par Ralph Lauren et Zac Posen.
Rupture(s) et métamorphose(s)
Car si elle le cache bien, celle qui est alors très proche de l’impératrice style en devenir Victoria Beckham aime incontestablement la mode. La preuve en 2009, lorsqu’elle lance une marque à son nom avec son amie et styliste de toujours Jeanne Yang avec qui elle tente de réinventer les essentiels du vestiaire féminin contemporain, du pull en cachemire à la classique robe longue du soir.
Un vestiaire low profile en somme, dont Katie Holmes se fait la discrète ambassadrice jusqu'en 2014, alors qu’elle entame tout juste un nouveau chapitre de sa jeune vie. Divorcée de Tom Cruise, mère d’une petite Suri à qui elle consacre une grande partie de son temps, elle semble décidée à reprendre sa carrière d’actrice sur fond de flirt naissant avec l’acteur Jamie Foxx.
Un changement de cap qui s’accompagne d’un changement de style flagrant, sur les conseils de la styliste et rédactrice mode américaine Julia Von Boehm. Katie Holmes troque alors ses silhouettes stylistiquement invisibles pour une garde-robe mêlant intemporels haut de gamme et pièces plus fortes, tout en s’entichant de labels à la coolitude discrète, comme Khaite, Gabriela Hearst ou encore Wardrobe NYC. En septembre 2018, elle allait même jusqu'à s’afficher en front row des défilés new-yorkais, de Zimmermann à Elie Tahari.
De quoi l’introduire une fois pour toutes dans le très sélectif game modeux, la presse people commentant désormais chacune de ses tenues. Comme lorsqu'en juin 2024, elle fait une apparition stylée en pleine Fashion Week de Paris, pour assister au défilé Patou printemps-été 2025.
Décontracté sans tomber dans le laisser-aller, conquérant sans être exubérant : plus qu’un style, Katie Holmes affirme finalement, avec cette garde-robe revue et corrigée, une nouvelle personnalité. Celle d’une quarantenaire, divorcée, séparée, affirmée et qui n'a décidément plus rien à prouver.
L'évolution mode de Katie Holmes en images.