L’acné toucherait plus de 3 adolescents sur 4 et 15% des adultes. Une affection cutanée particulièrement fastidieuse à traiter, qui nécessite, dans la majeure partie des cas, l'utilisation de produits anti-acné.
Quand l’acné est modérée à sévère, des produits à base de peroxyde de benzoyle, un actif prouvé comme efficace contre les bactéries liées à l’acné, peuvent être prescrits par un dermatologue ou médecin traitant, ou simplement achetés en pharmacie. Problème. Une récente étude parue lundi 7 octobre 2024 dans la revue scientifique Journal of Investigative Dermatology, fait état d’un lien entre cet actif et des risques de développer un cancer.
Le peroxyde de benzoyle, un actif peu stable
Après avoir analysé plus de 100 produits contenant du peroxyde de benzoyle vendus sur le marché américain, les chercheurs de l’étude ont découvert qu’un tiers était contaminé par un actif dangereux. L’analyse révèle que le peroxyde de benzoyle présent dans les produits se dégrade en benzène lorsqu’ils sont exposés à la température ambiante, à des températures élevées et à la lumière UV extérieure.
Une mutation inquiétante puisque le benzène est classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme cancérogène avéré pour l'homme (Groupe 1) sur la base de leucémies observées dans des études épidémiologiques et animales, assure le site Cancer Environnement.
Dans un communiqué de presse, le chercheur principal de l'étude, David Light, cofondateur et président de Valisure, et professeur affilié à l'Arnold & Marie Schwartz College of Pharmacy and Health Sciences de l'Université de Long Island, a déclaré que cette découverte présente "un risque potentiellement grave pour la santé publique."
Pour rappel, en France, les produits anti-acné utilisant du peroxyde de benzoyle sont l'Acuspot, le Curaspotaqua et le Cutacnly. Les deux premiers peuvent être obtenus en pharmacie sans ordonnance du médecin tandis que le dernier nécessite une prescription médicale.
Les recommandations des scientifiques
"Ces résultats suggèrent la nécessité de recommander la réfrigération des produits contenant du peroxyde de benzoyle tout au long de la chaîne d'approvisionnement, de la fabrication à l'utilisation par les patients, afin de limiter l'exposition au benzène", conseille Christopher G. Bunick, MD, PhD, co-investigateur d'une étude similaire publiée en mars 2024.
Les chercheurs invitent également les laboratoires à réaliser davantage de tests pour détecter le benzène et les dermatologues à avoir des discussions avec leurs patients sur les risques de sécurité à long terme liés à l'utilisation de ces produits.