Cannes Glamour, Cannes paillettes. Difficile en effet d'évoquer le festival de cinéma le plus convoité de la planète sans parler du défilé de mode dont il fait l'objet.

Et pour cause, montée des marches oblige sous l'objectif de centaines de photographes accrédités, les célébrités déambulent sur le tapis rouge dans des silhouettes prodigieuses, inspirant jusqu'aux plus anonymes de la Croisette qui n'hésitent pas non plus à dégainer robes étourdissantes et talons vertigineux.

Car pendant le Festival de Cannes, VIPs et commun des mortels n’ont qu’un objectif en tête : se faire remarquer.

Au Festival de Cannes, robes de princesse et talons contestés

Du côté des stars, aussi bien hollywoodiennes que françaises, l'heure est alors à l'élégance exacerbée.

C'est du moins ce que préconise le très rigoureux protocole officiel du Festival de Cannes, l’institution exigeant un dress code strict, notamment pour venir assister aux projections officielles.

Si les hommes sont traditionnellement attendus en smoking noir sur le tapis rouge, la robe de soirée longue est de rigueur pour la gente féminine tout comme les talons. Et c'est là que le bât blesse.

En 2015, plusieurs femmes sont refoulées de la montée des marches pour avoir porté des chaussures plates, déclenchant une vague de critiques dans le petit milieu du cinéma. Des actrices et des personnalités influentes y dénoncent publiquement cette politique, la jugeant sexiste et obsolète.

Certaines comme Julia Roberts ou Kristen Stewart n'hésitent pas à se déchausser face à des souliers trop inconfortables pour être portés.

En réponse à la controverse, certains membres de la direction du festival nient alors l'existence d'une telle règle, tandis que d'autres admettent une certaine forme de "malentendu".

Depuis, le dialogue autour de la liberté vestimentaire et de l'égalité de genre a pris de l'ampleur, poussant le festival à adopter une approche plus flexible et inclusive de son célèbre dress code, bien que la pression pour maintenir une certaine étiquette de glamour reste forte, d’autant qu’elle fait des heureux du côté des grandes maisons de couture.

La plus belle vitrine des maisons de couture

Conjuguant longueurs épatantes, détails précieux ou parfois, coupes extravagantes, les tenues portées sur les marches de Cannes font état d’une allure très hollywoodienne, de celle qui fait rêver les badauds de la Croisette comme les spectateurs planqués derrière leurs petits écrans.

De quoi faire de ce tapis rouge la plus belle vitrine de la haute couture et autres maisons de luxe, ces dernières profitant de cet évènement surmédiatisé pour exhiber, sur le dos des célébrités les plus adulées, leurs créations au savoir-faire spectaculaire.

De Elizabeth Taylor en robe de princesse immaculée en 1955 à Bella Hadid en robe "poumons" Schiaparelli en 2021, sans oublier la robe Armani Privé de Julia Roberts en 2016 ou encore Sharon Stone en Valentino en 1995 : tous les plus grands noms ont fait, au fil des années, du Festival de Cannes un temps fort des marques les plus prestigieuses.

Une tendance d'autant plus forte qu'elle est aujourd'hui galvanisée par des médias sociaux qui viennent en décupler la visibilité dans le monde entier. D'autres stars, au contraire, profitent de cet instant pour détourner les codes en vigueur pour mieux se faire remarquer et/ou s'affirmer dans un brouhaha médiatique ultra-saturé.

On se souvient de Madonna en soutien-gorge (i)conique signé Jean Paul Gaultier, Spike Lee en costume rose fushia made by Louis Vuitton ou encore Kristen Stewart en legging à paillettes Chanel.

Des street styles dignes de la Fashion Week

Contrairement aux idées reçues, la scène mode du Festival de Cannes ne se limite pas à celle de la montée des marches.

Qui dit évènement à résonance planétaire, dit aussi une foule d’influenceurs, de micro-célébrités et autres électrons libres qui viennent profiter des projections mais aussi des soirées en tout genre organisées tout au long du festival. Un public plus hétérocyte donc, qui ne manque pas d'utiliser le vêtement pour se faire remarquer.

Au programme ? Des dégaines ostentatoires d’inspiration jet set, du tailleur pantalon à paillettes à la robe de princesse immaculée, sans oublier les combinaisons sulfureuses qui laissent à voir parfois plus ce qu’il ne faut de peau.

Le bon goût n’est pas forcément au rendez-vous, mais qu’à cela ne tienne, Cannes renoue alors fièrement avec une certaine interprétation 3.0 de sa mythique cagole, de celle pour qui “more is more” et Dubaï, le nouveau Miami.

D’autres se contentent d'arborer un look dans l’air du temps entre esthétique urbaine et influences Y2K, décontraction assumée et sexyness revendiquée, reproduisant à s’y méprendre les codes stylistiques repérés lors des Fashion Weeks aux abords des défilés.

Cannes, nouvelle capitale de la mode ? Rien que sur le principe, on adore.