C’est l'histoire d'un sac au mille vies qui, dès sa création, séduit les femmes qui entendent brûler la leur par les deux bouts. Et ce n'est nulle autre que Gabrielle Chanel, fondatrice de la maison de couture éponyme, qui en aurait été l'une des sources d’inspirations.
Focus sur son histoire.
Plus qu’un sac, une légende de la maroquinerie française
Alors que le malletier au monogramme iconique gagne en popularité au début du siècle dernier, il séduit la modiste qui commande en 1925 un modèle sur-mesure inspiré du sac Steamer de Louis Vuitton.
Intégré aux collections de la maison et produit à grande échelle, celui qui deviendra l'Alma est à l'origine d'une nouvelle gamme de sacs de luxe pensés pour le quotidien, sur fond de révolution industrielle et de démocratisation des voyages.
Le Speedy, un sac de 30 cm de longueur adapté au mode de vie citadin, au design plus pragmatique que la plupart des modèles Louis Vuitton de l'époque, s'inscrit dans cette lignée.
Alors nommé l'Express, en référence au rythme de vie de plus en plus effréné des grand-e-s de ce monde, il fait l'objet d’une demande croissante et de requêtes particulières, poussant le malletier à proposer des versions de 35 et 40 cm.
Trois décennies après sa création, c'est l'actrice Audrey Hepburn qui en devient malgré elle l'ambassadrice, en commandant une déclinaison encore plus réduite du it bag de l'époque.
Sobrement appelé Speedy 25, la création se mue en objet de désir convoité à travers le monde, inspirant pendant près d’un siècle de multiples déclinaisons de matières, de tailles et même d’imprimés.
Le Speedy de Louis Vuitton, un sac dans tous ses états
En cuir, en toile, en juin, en fourrure, classique en version monogramme ou arty sous l’influence d’imprimés audacieux, taille voyage ou format citadin, les différents modèles du Speedy se suivent et ne se ressemblent pas, enrichissant au gré du lancement une gamme devenue un terrain d’expérimentation créatif.
Sous l'impulsion de Marc Jacobs, premier directeur artistique à imaginer une collection de prêt-à-porter pour Louis Vuitton, le Speedy s’extirpe de son carcan BCBG pour dévoiler de nouvelles facettes de sa personnalité.
Le créateur américain s’associe notamment avec l’artiste japonais Takashi Murakami pour imaginer une édition limitée placée sous le signe des cerisiers, avant d’imaginer la collection Multicolore qui marque le style Y2K de ses imprimés.
D’autres collaborations mythiques comme celles avec Yayoi Kusama, Jeff Koons ou encore Stephen Sprouse marquent l'histoire de l'accessoire.
Nourri par le monde des arts et de la pop culture, le Speedy n’a jamais manqué de vivre avec son temps, transcendant les tendances sans pour autant perdre son identité.
Le Speedy, it bag plus tendance que jamais
Tourbillon vintage, le Speedy de Louis Vuitton se révèle plus que jamais d’actualité, dominant les recherches sur les Internets et sites de revente spécialisés.
Pour cause : à l’image du 2.55 de Chanel ou du Lady Dior, il est devenu l'une des valeurs sûres de la maroquinerie de luxe de seconde main, de celles que l'on achète pour une vie entière.
Et s’il n’a jamais perdu en désirabilité, c’est qu’encore aujourd’hui, il reste sur le devant de la scène mode avec l’arrivée de Pharrell Williams à la direction artistique des collections masculines de Louis Vuitton.
L’artiste n’a pas manqué de réinterpréter la pièce emblématique de la maison dès son premier défilé en juin 2023, exacerbant sa gamme de tailles, de la plus micro à la plus ostentatoire, mais aussi sa palette chromatique avec notamment des nuances de jaune vif. En plus, le créatif a demandé à la super diva Rihanna, alors enceinte de son second enfant, de jouer les ambassadrices.
De quoi donner un nouveau souffle au Speedy qui, dans une industrie de la micro tendance et de l’ultra éphémère, n’a pas fini de repousser les limites de son immortalité.