Un anneau doré. Un détail a priori anecdotique mais qui signera le succès du sac Pierce de J.W Anderson. Un véritable coup de maître pour le créateur irlandais, qui réussit à lui seul à créer un sac à main aux influences punk et classiques à la fois. Décryptage.
Le sac Pierce de JW Anderson : un it-bag à la croisée des chemins
Son succès, le sac Pierce le tire de son design tout en contradiction. Si sa forme trapèze relève d’un classicisme assumé, son rabat est doté de deux découpes circulaires, rattachées par un anneau en métal doré, lui assurant un côté rebelle ultra-désirable. C’est d’ailleurs de cette pièce métallique fixée à la manière d’un piercing que le sac tire son nom.
Lancé en 2016, le Pierce a su s’imposer rapidement aux bras des amatrices de mode, qui en quelques mois en ont fait un incontournable de la maroquinerie. Un tour sur Instagram ou sur Pinterest suffit d'ailleurs à attester sa forte désirabilité.
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Rouge coquelicot, rose poudré, bleu marine, noir... le sac Pierce se conjugue dans tous les coloris et dans toutes les matières (ou presque). Sa bandoulière en chaîne amovible permet de le porter en cross-body ou en pochette, de jour comme de nuit.
Le parcours atypique de J.W Anderson
Né en 1984 à Belfast, en plein conflit nord-irlandais, rien ne prédestinait Jonathan William Anderson à la mode. En effet, il souhaite au départ devenir acteur. Mais ses premières tentatives, vaines, le pousseront à trouver un emploi à Dublin au département homme du grand magasin Brown Thomas, point de départ d'une nouvelle carrière.
Il sera par la suite repéré par Manuela Pavesi, bras droit de Miuccia Prada, qui décide de le prendre sous son aile. Il devient alors visual merchandiser pour Prada avant de lancer sa marque éponyme avec une collection de prêt-à-porter masculin.
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Après avoir présenté des collections pour Topman et obtenu un soutien de British Fashion Council, il fait défiler sa collection homme pour la première fois lors de la Fashion Week de Londres en 2010. Le succès est immédiat, au point qu’il lance une ligne capsule femme la même année, tout aussi plébiscitée par la critique. En 2012, il est récompensé par le jury des British Fashion Awards, qui lui remet le prix du talent émergeant.
Avec sa marque éponyme, il offre une interprétation moderne du prêt-à-porter contemporain, imaginant « une garde-robe commune, empruntée d'une femme à un homme et d'un homme à une femme ». L’audacieux J.W Anderson propose des silhouettes aux lignes androgynes et expérimentales, à la fois élégantes et rebelles, puisant l’inspiration dans la littérature, l’histoire ou encore dans les principales mouvances sociétales à l'image du mouvement punk. Des partis-pris qui séduisent immédiatement et apporte une notoriété instantanée au créateur britannique.
Son succès est tel qu’en septembre 2013, il est nommé directeur artistique de la maison espagnole Loewe, qu’il dépoussière avec dextérité.