Quelles sont les tendances qui vont transformer le dressing féminin dès la rentrée ?

C’est une teinte chargée de mille symboliques : celle du pouvoir, du bling-bling, mais aussi d’un certain glamour. Historiquement coûteuse, elle était alors réservée aux hauts cercles dirigeants : des pharaons à la royauté, à l’image de la tunique dorée portée par Charles III lors de son couronnement.

Des siècles plus tard, les couturiers s’en sont emparés, à commencer par Yves Saint Laurent dont ce sera l'une des signatures.

Cette saison, une pluie d’or tombe à nouveau sur les collections, de la robe col V plongeant signée Schiaparelli au trench d’Aknvas en passant par le royal damassé doré chez Louis Vuitton.

Les lunettes aviateur font un retour remarqué depuis quelques saisons. De nombreu-x-ses créateu-r-rice-s s’en sont emparés de façon littérale chez Off-White (avec des verres miroirs) et Sportmax (avec des armatures en cuir), plus géométrique chez Coperni ou empreinte d’un cool 70’s chez Chloé.

Porté par le retour la saison prochaine de la silhouette "ladylike", le sac délaisse ses volumes mous pour plus de rigidité.

Une sophistication qui s'illustre dans la mallette croco siglée Lacoste, la boîte octogonale Louis Vuitton, la ronde embossée de Gucci ou encore le modèle rectangulaire Bally.

Si la vraie fourrure semble avoir disparu des collections de nombreuses marques, les poils, eux, sont plus présents que jamais. Symboles de confort, de protection, de douceur, ils évoquent autant la silhouette néo-bourgeoise de l’automne prochain que la "mob wife" (femme de mafieux) qui a affolé les réseaux sociaux.

Les poils viennent souligner les extrémités d’un manteau Burberry et d’une veste Eckhaus Latta, jouer avec la fluidité d’une robe transparente Simone Rocha, se poser sur les manches d’un pull torsadé Stella McCartney.

Quant à Duran Lantink, il propose des bottes et un top façon gilet de sauvetage aussi velus l'un que l’autre, témoins de cette fantaisie que la mode s’autorise à nouveau.

Finies les B.O. pendantes, voici le retour des boutons ronds et dorés dans l’esprit des clips de luxe des années 80, comme chez AMI. Un air bourgeois décliné en brillance chez Richard Quinn, avec une pierre chez Ferragamo ou ouvragé chez Zimmermann et Bottega Veneta.

Quant à la maison Dior, elle en profite pour remettre à l’honneur son modèle à succès Tribales, lancé en 2013.

Est-ce une façon de doter la femme de super-pouvoirs ? Avec des origines qui remontent à l’Empire romain, la cape sera cet automne sur tous les fronts.

Posée sur les épaules, elle apporte de la sophistication à n'importe quelle silhouette. Les maisons se sont affranchies de ses codes premier degré pour oser des variations plus expérimentales : à poils chez Marni, brodée chez Erdem, comme une toge chez Del Core ou façon super-héroïne chic chez Dior.

Adopté par Elizabeth Taylor et Madonna comme aujourd’hui par les jeunes influenceuses, l’imprimé léopard a traversé le temps et voit sa cote monter et descendre au gré des cycles de tendances. Considéré tour à tour comme glamour, provoquant, vulgaire ou kitsch, le motif animalier revient cette saison, non pas par petites touches, mais en total look décomplexé.

On le retrouve sur un long manteau ceinturé chez Dior ou Dolce & Gabbana, et même déclinées jusqu’aux collants et aux chaussures chez Zimmermann.

Les gants longs ont habillé les bras des élégantes dès le XIIIe siècle, avant d’être synonymes de glamour hollywoodien grâce à Rita Hayworth et Audrey Hepburn.

On les a vus sur de nombreux podiums pour l’automne-hiver, portés avec une robe en cuir Marni ou des reflets or chez Roberto Cavalli. Si Chanel les imagine pastel, Miu Miu leur préfère une version ultra-vitaminée.

Après des saisons marquées par de grandes et imposantes épaules, voilà que les créateur-rice-s enveloppent la femme de volumes plus doux, plus subtils, plus ronds.

JW Anderson, Duran Lantink et Coperni imaginent des proportions callipyges. Alexander McQueen et Alaïa accentuent les courbes pour créer une armure douce alors que Rick Owens et Loewe optent pour des volumes plus rectangulaires.

Une façon de jouer avec les carrures et les morphologies tout en proposant de nouvelles attitudes.

S’ils ont colonisé les vestiaires de la saison prochaine, les poils se retrouvent également sur les accessoires. Des sacs chevelus Prada et Coperni aux chaussures à plumes Erdem et Ferragamo en passant par les gants poilus de Louis Vuitton, autant de façons (un peu) plus discrètes de s’approprier la tendance.

Associée à l’équitation puis à la libération sexuelle dans les années 60, la botte dite cuissarde a ensuite longtemps traîné une réputation sulfureuse.

Elle retrouve ses lettres de noblesse, compensée chez Prada, plate chez Gucci, crantée chez Hermès, kaki chez Fendi et même esprit santiag dans la dernière collection de Pierpaolo Piccioli pour Valentino.

On doit à Yves Saint Laurent d’avoir détourné, en 1966, le smoking pour le réinventer sur la femme. "C’est un vêtement de style et non un vêtement de mode. Les modes passent, le style est éternel", aimait à dire le couturier.

Depuis, l’archétype a été écarté de sa fonction première, pensée pour les fumoirs. Il s’est décontracté et, pour l’automne-hiver, les créateur-rice-s revisitent la veste de smoking dans des versions plus inattendues.

Avec un pantalon cargo chez Schiaparelli ou un nœud papillon surdimensionné chez Nina Ricci. Et chez Dolce & Gabbana, on imagine carrément une queue-de-pie portée sans pantalon.