Londres, 1966. La capitale de la grande Albion est en pleine explosion culturelle. L'art, la musique et la mode s'entrechoquent dans un tourbillon de liberté, animé par une jeunesse britannique qui bouillonne de créativité.

Entre expression artistique et instinct de rébellion, le Swinging London devient alors le mouvement de toute une génération, dont une jeune adolescente va porter le doux nom.

Et pour cause, Twiggyc: qui n'est alors que Lesley Hornby, lycéenne sans histoire du quartier ouvrier de Neasden, n'a que 16 ans lorsqu'elle se rend au salon du célèbre coiffeur Léonard de Mayfair, à Londres, pour servir de modèle à une nouvelle coupe de cheveux : une coiffure ultra courte, un "pixie cut" comme on dit outre-Manche, teint en blond platine, qui sera immortalisée par des clichés affichés dans le salon de coiffure.

Les images attireront l'attention d'une certaine Deirdre McSharry, journaliste mode du Daily Express, qui, intriguée par l'allure singulière de Twiggy – ses grands yeux, son visage enfantin et sa silhouette filiforme – décide de la rencontrer et de la photographier pour un article.

Quelques semaines plus tard, elle publie dans le quotidien un papier qui l'intronise "The Face of '66" ("le visage de 1966") et propulse cette jeune inconnue sous les projecteurs, lançant presque instantanément sa carrière de mannequin.

Le mythe Twiggy est né.

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Le visage de toute une génération

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Avec sa coupe garçonne résolument rock’n’roll, ses grands yeux de biche et sa silhouette androgyne, la mannequin redéfinit les canons de beauté du moment, brouillant ostensiblement les frontières entre masculin et féminin dans une société occidentale en pleine révolution sexuelle.

Une alternative radicale aux silhouettes voluptueuses des décennies précédentes, popularisées par des figures au sex-appeal débordant comme Marilyn Monroe, Sophia Loren ou encore Elizabeth Taylor, qui incarnent alors un temps révolu auquel la jeunesse n'aspire plus.

Figure personnifiée d'un Swinging London effervescent, Twiggy donne un second souffle au mouvement en exportant son esthétique aux quatre coins de la planète, des pavés parisiens aux couvertures de Vogue et de The Tatler aux États-Unis.

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L'ambassadrice du prêt-à-porter moderne

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Quant à son impact sur les tendances vestimentaires de l'époque, il est de toute évidence immédiat et fulgurant. Son style des premiers jours — robes trapèze minimalistes, manteaux militaires et minijupes aux couleurs pop — devient rapidement la référence pour des jeunes femmes du monde entier.

Une révolution stylistique, mais aussi socio-économique, à une époque à laquelle l'industrie du prêt-à-porter est en plein essor, tandis que l’émergence d'une mode singulièrement jeune, distincte de celle des adultes, n'en est qu'à ses balbutiements.

Jusqu'à présent, adolescentes et jeunes filles s'habillaient comme leurs mères, faute d'alternatives accessibles. Avec Twiggy, elles trouvent enfin une muse inspirante qui les pousse à définir leur propre style et à repousser les limites des normes vestimentaires.

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La muse des Mods et du New Age

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En plus de populariser des boutiques d'un nouveau genre comme l'emblématique Biba à Londres et ses créations aussi désirables qu'abordables, Twiggy influence directement des designers en vogue comme Mary Quant et André Courrèges, qui voient en elle la parfaite incarnation de leurs esthétiques  avant-gardistes.

Robes trapèze minimalistes, bottes en vinyle rutilantes, tops en crochet bohème, jeans évasés, minijupes aux longueurs effrontées… Elle démocratise (presque) sans le vouloir le style mod, encourageant les jeunes femmes à expérimenter couleurs audacieuses, motifs géométriques et textures variées sur fond de silhouettes épurées.

 

Plus que le symbole d'un statut social, la mode devient alors un moyen d'expression personnelle, au service d’une génération pleine de revendications.

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Bien plus qu'une fashion victim

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Mais pour Twiggy, la mode n'est qu'un tremplin. À seulement 21 ans, elle quitte les podiums, déclarant qu'on ne peut pas être "un cintre à vêtements toute sa vie !"

Elle se tourne alors vers le cinéma, décroche le rôle principal dans la comédie musicale The Boy Friend de Ken Russell en 1971 et remporte pas moins de deux Golden Globes : ceux de la meilleure actrice et de la meilleure nouvelle actrice.

À Broadway, elle chantera et dansera dans My One and Only en 1983 - un rôle qui lui vaut une nomination aux Tony Awards — saluée par des critiques qui louent son audace… Et ses multiples talents.

Figure incontournable du petit écran par la suite, des talk-shows aux émissions de téléréalité comme America’s Next Top Model, elle remettra sans hésiter un pied dans la mode dans les années 2000, pour signer des collections avec la chaîne britannique Marks & Spencer.

Aujourd'hui, à plus de 70 ans, elle anime son podcast Tea With Twiggy, refusant de se conformer aux stéréotypes du troisième âge, aussi bien stylistiques que sociétaux, qui la pousseraient à se retirer de la scène publique.

C'est aussi ça, le style Twiggy.

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Twiggy en mini robe en plastique en 1966

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Twiggy à 17 ans, en mini robe et cravate fleurie, défile pour présenter sa propre collection de vêtements

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Les mannequins Sarah Crichton-Stuart et Twiggy

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La mannequin Twiggy en mini robe à carreaux

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Twiggy et l'acteur Patrick MacNee durant une séance photo à la fin des années 60

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Twiggy pose pendant un photoshoot pour "The Mirror" et le "Herald Tribune" en 1966

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Twiggy photographiée en 1966

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Twiggy en robe à imprimé pied-de-poule à Londres dans les années 60

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La mannequin Twiggy en top sans manches et pantalon patte d'eph

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Twiggy dans les années 60

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Twiggy et son manager Justin De Villeneuve

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Twiggy lors d'un shooting pour "The Mirror "et le "Herald Tribune" photographiée par Ron Burton en 1966

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Twiggy photographiée par Ron Burton en 1966

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Twiggy immortalisée par le photographe Ron Burton en octobre 1966

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La mannequin Twiggy défile pour sa marque de vêtements

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Twiggy pose pour le lancement de sa collection The Twiggy Look Collection en 1967

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Twiggy en 1967

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Twiggy pour le magazine "Vogue" en 1967

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Twiggy dans le film "The Boy Friend" sorti en 1971

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